APEI AUBE
Publié le 19 octobre 2022
Un « tremplin » face à la pénurie de salariés
Pour prévenir les futurs départs en retraite, l’APEI, spécialisé dans l’accompagnement de personnes handicapées, va s’appuyer sur des groupes « Tremplin ».
Thierry a 59 ans. Derrière lui, il a vingt années en tant que convoyeur de fonds. Il a aussi travaillé dans la sécurité privée. Il y a quatre ans, un accident de travail le rend inapte. Aujourd’hui, et après quelques boulots, il est devenu surveillant de nuit pour le compte de l’Association de Parents d’Enfants Inadaptés de l’Aube, en CDI. « J’ai commencé par faire deux nuits à Mantenay (l’une des résidences de la structure, NDLR). J’ai alors découvert un monde inconnu. A 59 ans, je me sens utile. »
Un pic de départ en 2027, 2028
Comme Philippe (54 ans), ancien coordonnateur d’internat ou Géraldine (45 ans), ex-serveuse en restauration, leur reconversion les a poussés vers l’accompagnement des personnes handicapées. Comme une vingtaine d’autres, aux parcours extrêmement divers, ils ont rejoint ce que l’APEI appelle le service « tremplin ». Le concept ? Un groupe de salariés, embauchés en CDI et à temps complet, avec des formations qualifiantes à la clé, dans des professions* touchés bientôt par des départs en retraite. Au bout de trois ans, ils sont prioritaires pour devenir titulaires dans un établissement ou un service de l’APEI.
La direction a chiffré à 63 le nombre de personnel en accompagnement direct qui vont bientôt partir à la retraite. Un nombre susceptible d’augmenter encore. « Nous allons connaitre un pic en 2027-2028 » précise Abdou Diallo, le directeur général de l’association. Cependant, le service « Tremplin » n’a pas cette seule finalité. Il permettra aussi de sécuriser toutes les interventions, pallier les absences des salariés et réduire la précarité des CDD.
Quand les CDI ne font plus rêver
L’un des atouts avancés par le service tremplin de l’APEI de l’Aube, c’est le contrat à durée indéterminé et à temps complet. Mais sur la soixantaine d’entretiens qu’elle a déjà passée, elle a eu quelques surprises. « Une vingtaine de personnes nous a fait comprendre que ce projet ne les intéressait pas. C’est une réalité difficile à comprendre », admet Abdou Diallo. Comprendre la certitude d’avoir un travail sur la durée. Les temps changent, visiblement.
*Accompagnement éducatif social, aide médico-psychologique, aide-soignant, éducateur spécialisé, conseiller en économie sociale et familiale et surveillant de nuit.
Clément BATTTELIER – Est Eclair